Translate

mercredi 29 août 2018

ALLOCUTION DU BATONNIER NATIONAL MATADIWAMBA KAMBA MUTU A LA JOURNEE DU BARREAU DU 10 JUILLET 2016.


ALLOCUTION DU BATONNIER NATIONAL MATADIWAMBA KAMBA MUTU
 A LA JOURNEE DU BARREAU DU 10 JUILLET 2016.

Bienvenue à ce 48è anniversaire du barreau congolais. Nos vœux s’adressent en premier lieu à vous qui êtes venus de très loin, de l’étranger et ensuite à vous congolais qui avez choisi d’être à Kinshasa pour cette journée anniversaire ; Enfin à chacune et chacun des participants aux manifestations commémoratives de l’événement.
Kinshasa est le siège de l’Ordre National des Avocats, du barreau près la Cour Suprême de Justice, des barreaux près les cours d’appel de Gombe et Matete. Quatre ordres en un endroit pour un seul anniversaire. Mais alors, en cette même journée, qui fait quoi, qui va où ?
Permettez-moi de saluer le sens du corps, de l’unité, du dépassement des deux barreaux près les cours d’appel kinoises, pour organiser depuis peu une seule manifestation. Personne n’y perd quoi que ce soit, l’ordre des avocats y gagne en prestige et en responsabilité.
Anniversaire, l’année, l’événement fêté ne passe pas, mais tourne, au sens étymologique du terme, annus vertere. Donc notre barreau tel que créé le 10 juillet 1968 tourne, doit tourner, changer, naturellement en s’améliorant.
Avant les enrichissants et académiques exposés auxquels nous seront conviés, quels vœux, quels souhaits vais-je formuler, moi que nos barreaux ont replacé en 2014, après 10 ans d’éclipse, à la tête de notre fédération ?
A peine un mois, le 14 juin, j’ai envoyé une circulaire à tous les avocats, dont voici les premières lignes :
« On ne reconnaît plus l’avocat congolais, qui désespère de plus en plus et son client et son confrère et les autorités. Les nombreuses plaintes que les autorités ordinales reçoivent en font preuve. Notre barreau qui croît en nombre perd proportionnellement en crédibilité ».
Sommes-nous devenus incapables d’organiser une élection ? Chaque barreau renouvelle par tiers par an les membres du conseil de l’ordre et tous les 3 ans élit son bâtonnier. Le quorum n’est pas vérifié, des fictifs voire des morts parmi les électeurs. Les recours pleuvent et le Conseil National de l’Ordre se doit d’annuler.
Sommes-nous incapables d’organiser un concours de recrutement de nouveaux membres ? Ici on organise une séance spéciale pour un candidat spécial. Là on exige une somme dix fois plus élevée à un impétrant, uniquement en raison de la position de son frère gouverneur de province. A croire que ce n’est plus la vérification des connaissances prévue par la loi mais la vérification du contenu de la poche, du porte-monnaie. Dérive que tout cela.
Ne sommes-nous plus capables que de fabriquer des faux ? Et quels faux ? Des jugements, s’il vous plait, des procurations, des testaments. Cette même semaine, m’exhibant un jugement bien rédigé et cacheté, un justiciable proteste : « Je n’ai jamais donné mandat pour cette citation directe. Je n’ai jamais comparu à Mbuji-Mayi, à près de 800 km d’ici, comme le dit le jugement, aux côtés des avocats que je ne connais point. Je vais prouver par mes appels téléphoniques qu’à cette date-là je me trouvais à Kinshasa ». Que me raconte-t-il ?, me dis-je en moi-même. Mais le jugement est là. J’appelle de suite Monsieur le bâtonnier.
Quelle dérive que tout cela ? Il faut y mettre fin. Les bâtonniers se doivent de réagir avec toute l’énergie que requiert la situation. Le congolais ne reconnait plus l’avocat, qui se détache de plus en plus d’une tradition  séculaire, comme défenseur du faible, conseiller du citoyen en désarroi, comme conseiller désintéressé.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

LU POUR VOUS......

Quand faudrait-il avoir une autorisation de comparaître contre un confrère?

CIRCULAIRE N° : 001/01/2017  -  A TOUS LES AVOCATS DE LA RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO. Concerne : Des plaintes ou actions contre c...

Les 5 articles les plus consultés du mois